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Jiddu Krishnamurti
Jiddu Krishnamurti Angleterre Inde(12 Mai 1895 à 17 février 1986) est un penseur philosophe indien promouvant une éducation alternative. Apparue au sein de la théosophie et de la contreculture des années 1960, sa pensée exerça une influence notable sur des auteurs et des personnalités de différentes disciplines. D’abord présenté dès son adolescence par la société théosophique de l’époque comme un messie potentiel, il a opéré un revirement un peu plus tard pour développer une thèse radicalement opposée, reposant principalement sur l’idée qu’une transformation de l’humain ne peut se faire qu’en se libérant de toute autorité. Sa conviction était qu’un tel changement devait passer par une transformation de ce qu’il appelait le « vieux cerveau conditionné de l’homme » (« mutation de la psyché ») afin d’accéder à une liberté que ni les religions, ni l’athéisme, ni les idéologies politiques ne seraient capables de produire, puisque, selon lui, ces formes de pensée ne font que perpétuer les conditionnements.
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Ses œuvres :
Ses œuvres sont nombreuses et vous les trouverez sur Wikipédia. Parmi le plus célèbres voici une liste :
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Se libérer du connu
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Le livre de la méditation et de la vie
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L’Éveil de l’intelligence
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De l’amour et de la solitude
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La Première et Dernière Liberté
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La Révolution du silence
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Renaître chaque jour
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À propos de Dieu
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Les Limites de la pensée
Ses atouts :
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Il commence à évoquer un thème qui devait revenir fréquemment dans ses conférences, celui de la « véritable méditation », dont le sens est différent de celui qui était acquis à cette époque. De la même façon, il critique fréquemment la division faite entre le conscient et l’inconscient.
À partir de 1950, il vit en partie à Paris, et rencontre Léon de Vidas qui possédait une propriété à Cuzorn, en Lot-et-Garonne, où il séjourne et rédige une partie de Commentaires sur la vie, sur le conseil d’Aldous Huxley. S’ajoute alors, à ses discours sur l’introspection méditative, des critiques acerbes des structures de la société. En 1953 son premier ouvrage est publié par un éditeur important et non spécialisé en spiritualité.
Krishnamurti se plaignait fréquemment autant de la vénération dont il était l’objet en Inde que de l’approbation molle et inactive de ses auditoires occidentaux. Il mentionne un cas de conférence durant laquelle il se réjouit d’avoir entendu un désaccord de la part de son public, indiquant qu’ils commençaient à penser par eux-mêmes.
En Inde, sa popularité est très importante, il rencontre plusieurs autres figures notables de la spiritualité telles que Ramana Maharshi, Mâ Ananda Moyî et Vimala Thakar. En 1956, il rencontre également Tenzin Gyatso, le 14e dalaï-lama, avec qui il a une relation de respect mutuel. Le 14e dalaï-lama qui se rendait en Inde à l’occasion du 2 500e anniversaire du parinirvana du bouddha Siddhartha Gautama, du à , avait entendu parler de Krishnamurti par Apa Pant qui l’accompagnait. Le dalaï-lama avait demandé à le rencontrer en décembre à Chennai (Madras) quand il avait appris qu’il se trouvait à Vasanta Vihar ; Apa Pant décrit la rencontre. Sa visite à la Société théosophique de Chennai lui fait une forte impression, en raison de l’ouverture de ce mouvement aux principales religions du monde4.
En 1960, il rencontre le physicien David Bohm dont les vues lui semblent proches des siennes. Les deux hommes deviennent rapidement amis et enregistrent un certain nombre de dialogues qui se déroulent sur une vingtaine d’années.
En 1980, il réaffirme les grandes lignes de sa philosophie dans une déclaration écrite connue sous le nom « le cœur des enseignements ». Au même moment, il affirme à son entourage que l’expérience intérieure, le « processus », qu’il décrivait les premières années, avait pris une force nouvelle, que ce mouvement intérieur aurait atteint la « source de toute énergie » et qu’il ne restait en lui qu’« espace incroyable et une immense beauté »
À l’âge de 90 ans, il s’adresse aux Nations unies sur le sujet de la paix et de la conscience, et reçoit la Médaille de l’ONU pour l’année 1984.
Son dernier entretien public a lieu à Madras, en Inde, en janvier 1986, un mois avant son décès à Ojai, en Californie. S’étant préparé à sa mort, il demande que personne ne soit désigné ou ne se désigne comme son représentant, interprète ou porte-parole. Au cours d’une des dernières réunions avec son entourage, il aurait également demandé que « ses résidences ne deviennent pas des lieux de pèlerinage et qu’aucun culte ne soit développé autour de sa personne ». Il meurt en , quelques semaines après qu’un cancer du pancréas lui est diagnostiqué.
La pensée de Krishnamurti est, selon lui, résumée dans son texte de 1980 « Le cœur des enseignements ». Il se fonde sur sa citation de 1929, selon laquelle « La Vérité est un pays sans chemins ». L’acquisition de cette « vérité » (qu’il appelait aussi « l’art de voir ») ne peut, selon lui, se faire au travers d’aucune organisation, aucun credo, aucun dogme, prêtre ou rituel, ni aucune philosophie ou technique psychologique. Elle serait mieux connue par le miroir des relations et l’observation du contenu de son propre esprit.
Ses autres citations :
- L’éducation consiste à comprendre l’enfant tel qu’il est, sans lui imposer l’image de ce que nous pensons qu’il devrait être.
- Pourquoi le sexe occupe t-il tant notre esprit ? Parce qu’il est l’échappatoire suprême. C’est la voie ultime vers l’oubli de soi absolu.
- La vie quotidienne, si elle est sans compréhension, vous poussera à passer à côté de l’amour, de la beauté, de la mort.
- Range le livre, la description, la tradition, l’autorité, et prend la route pour découvrir toi-même.
- La mort n’est pas une chose horrible, une chose à éviter, à différer, mais plutôt une compagne de chaque jour. De cette perception naît alors un sens extraordinaire de l’immensité.
- C’est parce que nous sommes si desséchés nous-mêmes, si vides et sans amour que nous avons permis aux gouvernements de s’emparer de l’éducation de nos enfants et de la direction de nos vies.
- La peur bloque la compréhension intelligente de la vie.
- Quand l’esprit ne résiste plus, qu’il ne fuit ni ne blâme ce qui est, mais se contente d’être conscient avec passivité, il s’aperçoit que, dans cette passivité même, vient une transformation.
- L’esprit mûri ignore la comparaison, la mesure.
- Sans méditation, on est comme aveugle dans un monde d’une grande beauté, plein de lumières et de couleurs.
- L’ignorant n’est pas celui qui manque d’érudition mais celui qui ne se connaît pas lui-même.
- Ce que je vous demande, c’est d’ouvrir votre esprit, non de croire.
- Dans l’amour véritable, il n’y a pas de place pour les divisions du temps, de la pensée, et de toutes les complexités de la vie, ni pour toutes les misères, les confusions, l’incertitude, les jalousies et les angoisses humaines.
- Nous cherchons toujours à jeter un pont entre ce qui est et ce qui devrait être ; et par là donnons naissance à un état de contradiction et de conflit où se perdent toutes les énergies.
- Les relations sont sûrement le miroir dans lequel on se découvre soi-même.
- La méditation est l’art majeur de l’être humain.
- Entre deux solutions, opte toujours pour la plus généreuse.
- Il existe une efficience basée sur l’amour, qui va bien plus loin et qui est beaucoup plus grande que l’efficience de l’ambition.
- La floraison de l’amour est méditation.
- L’art de voir est la seule vérité.
- Chercher la vérité c’est passer de la vitrine d’une boutique à une autre.
- Le premier pas est le dernier pas.
- Il est bon de naître dans une religion mais pas d’y mourir.
- Ne laissez pas les mots penser à votre place. Ayez une parole habitée.
Pam Brown
Pam Brown – AustraliePamela Jane Barclay Brown est née à Seymour , Victoria . La majeure partie de son enfance a été passée sur des bases militaires à Toowoomba et Brisbane . Depuis le début de la vingtaine, elle a vécu à Melbourne et à Adélaïde, et a beaucoup voyagé dans les régions de l’océan Pacifique et de l’océan Indien ainsi qu’en Europe et aux États-Unis, mais elle a surtout vécu à Sydney , sur les terres non cédées de l’Eora. Nation. Elle a gagné sa vie en tant que sérigraphe, libraire, postière et a enseigné l’écriture, le multimédia et le cinéma. Pam Brown a travaillé de 1989 à 2006 comme bibliothécaire à l’Université de Sydney . |
De 1997 à 2002, Pam Brown a été rédactrice en chef de la poésie d’ Overland et de 2004 à 2011, elle a été rédactrice en chef adjointe du magazine Jacket . Elle a été invitée à des festivals de poésie dans le monde entier, a enseigné à l’Université des langues étrangères de Hanoï et, en 2003, a eu une résidence d’écrivains du Conseil australien à Rome . En 2013, elle a reçu le Distinguished Visitor Award à l’Université d’Auckland, en Nouvelle-Zélande.
Bibliographie :
- Sureblock, (Pat Woolley, Melbourne, 1972)
- Le livre d’images amusant de Cocabola , (Tomato Press, Sydney, 1973)
- Triste automatique, (Tomato Press, Sydney, 1974)
- Café Sport, (Sea Cruise Books, Sydney, 1979)
- Correspondances, (Red Press, Sydney, 1979)
- Country & Eastern, (Never-Never Books, Sydney, 1980)
- Small Blue View , (EAF / Magic Sam, Adélaïde, 1982)
- Poèmes sélectionnés 1971-1982, (Redress / Wild & Woolley, Sydney, 1984)
- Gardez-le tranquille, (Sea Cruise Books, Sydney, 1987)
- Poèmes nouveaux et sélectionnés, (Wild & Woolley, Sydney, 1990)
- Ce monde. Cet endroit. (Presses de l’Université du Queensland, Brisbane, 1994)
- 50 – 50, (Little Esther Books, Adélaïde, 1997)
- Texte (Little Esther Books, Adélaïde, 2002)
- Dear Deliria (Poèmes nouveaux et sélectionnés), ( Salt Publishing , UK/US/Aust, 2003)
- True Thoughts (Salt Publishing, Royaume-Uni / États-Unis / Australie, 2008)
- Authentic Local (Soi 3 Modern Poets, papertiger media, Australie/Thaïlande, 2010)
- Home by Dark (Shearsman Books, Royaume-Uni / États-Unis / Australie, 2013)
- Missing up (Vagabond Press, Tokyo/Sydney, 2015)
- Cliquez ici pour découvrir ce que nous faisons (Vagabond Press, Tokyo/Sydney, 2018)
- Fins et espacements (Never-Never Books, Sydney, 2021)
- Stasis Shuffle (Hunter, Santa Lucia, 2021)
Marc Escayrol
Marc Escayrol France(5 Octobre 1957) est un Auteur et humoriste français. Amoureux des mots et de la langue française, Marc Escayrol est l’auteur de plusieurs ouvrages dont « Mots et Grumots », un dictionnaire humoristique dans lequel il renoue avec la tradition de la lexicographie détournée, « Pensées les plus sincères », un recueil d’aphorismes où l’absurde le dispute au poétique, et « Des Pépins dans les Brèves », un faux journal d’actualités particulièrement cocasses. Marc Escayrol a également collaboré au roman de Kathy Dorl « Y’a comme un lézard », publié en 2016 aux Editions Hélène Jacob. Les textes de Marc Escayrol ont été cités dans nombre d’anthologies de l’humour, notamment dans les « Bibles de l’Humour » et dans les séries « Le Plus Drôle » publiées aux Editions du Cherche-Midi. Source : dicocitations.com
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Ses œuvres :
- « Mots et Grumots » aux Editions ESCAYROL (15/08/2003). Marc Escayrol renoue ici, à travers plus de 500 définitions, avec la tradition de la lexicographie détournée.
- « Pensées les plus sincères » un recueil d’aphorismes où l’absurde le dispute au poétique.
- « Des Pépins dans les Brèves » un faux journal d’actualités particulièrement cocasses.
- « Y’a comme un lézard » 2016 aux Editions Hélène Jacob en collaboration avec Kathy Dorl
Ses autres citations :
- Quand vous partez en vacances à la montagne, n’oubliez pas d’emporter une pile de bouquetins.
- Phocaliser : localiser un phoque sur la banquise.
- Des vacanciers en septembre? Oui, sans aucun d’août.
- Une fois que le patron a installé une pointeuse à l’usine, le choix est simple : tu pointes ou tu te tires.
- Intellectuel : écrivain dont le lecteur moyen ne comprend que le quart de ce qui est écrit, et l’auteur lui-même à peine la moitié.
- Crimée : Province de Russie où les condamnés sont envoyés en exil, à tel point qu’on la surnomme Crimée-Châtiment.
- Drogué : individu coupé de la société, car la came isole.
- Dans un régime fasciste, on n’apprend pas « je suis, tu es » mais « je hais, tu suis ».
- Une personne ayant un père casse-pied n’a pas forcément une mère Caspienne.
- Un jardinier est un individu doté d’une sensibilité à fleur de pot.
Nelson Mandela
Nelson Mandela AFRIQUE DU SUD(18 Juillet 1918 à 05 Décembre 2013) Nelson Rolihlala Mandela est né le dans le village de Mvezo, au bord de la rivière Mbashe à une cinquantaine de kilomètres de la ville de Mthatha, capitale du Transkei, dans la province de l’actuel Cap-Oriental en Afrique du Sud. Son prénom, Rolihlahla, signifie « enlever une branche d’un arbre » ou, plus familièrement, « fauteur de troubles ». Il est issu d’une famille royale Thembu de l’ethnie Xhosa qui règne sur une partie du Transkei7. En effet, son arrière-grand-père paternel est Inkosi Enkhulu, c’est-à-dire roi du peuple thembu. Le grand-père de Rolihlahla est l’un des fils de ce roi. Non éligible à la succession du trône, il porte le nom de Mandela qui deviendra le nom de la famille. |
Le père de Rolihlahla, Gadla Henry Mphakanyiswa, est chef du village de Mvezo. Cependant, il s’aliène les autorités coloniales qui le déchoient de sa fonction et exilent sa famille dans le village de Qunu. Malgré cela, Mphakanyiswa reste un membre du conseil privé du roi et joue un rôle capital dans l’ascension du nouveau régent Jongintaba Dalindyebo au trône thembu. Dalindyebo se souviendra de son aide en adoptant Nelson Mandela de manière informelle à la mort de son père. Le père de Mandela a quatre femmes qui lui donnent treize enfants. Rolihlahla Mandela est né de sa troisième femme (troisième d’après un système de classement royal complexe), Nosekeni Fanny du clan Mpemvu Xhosa. Des études génétiques ont révélé que sa mère est d’origine San comme nombre de Xhosas, comme le soulignait le généticien Luca Cavalli-Sforza en expliquant la forme et la couleur du visage de Mandela. C’est sur les terres de ce clan qu’il passe la plus grande partie de son enfance.
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Rolihlahla Mandela devient le premier membre de sa famille à fréquenter une école et son institutrice, selon une pratique courante à cette époque, lui donne le prénom de Nelson . Nelson Mandela dira : « Le premier jour d’école, mon institutrice, Miss Mdingane, nous a donné à chacun un nom anglais. C’était une coutume chez les Africains à cette époque et elle était sans doute due au penchant anglais de notre éducation. Ce jour-là, Miss Mdingane me dit que mon nom était Nelson. Pourquoi elle m’a donné ce prénom en particulier ? je n’en ai aucune idée. » L’enseignement dispensé dans cette école méthodiste lui permet de recevoir une éducation à la fois africaine traditionnelle et européenne.
Son père meurt de la tuberculose alors qu’il n’a que 9 ans : son oncle, le régent Jongintaba, devient alors son tuteur. Sa nouvelle école est celle d’une mission méthodiste située à côté du palais du régent. Lorsqu’il atteint l’âge de 16 ans, il subit l’initiation suivant la coutume thembu. Il s’inscrit ensuite au Clarkebury Boarding Institute, où il obtient son Junior Certificate en deux ans au lieu des trois ans habituels. Désigné à 19 ans pour hériter de la fonction de conseiller de son père, Mandela poursuit ses études à l’école méthodiste d’Healdtown à Fort Beaufort, fréquentée par la plupart des membres de la famille royale.
Diplômé, il rejoint l’université de Fort Hare, la seule université acceptant les Noirs pour y entamer des études en droit. Il y rencontre Oliver Tambo qui devient son ami et collègue. Il y découvre le nationalisme afrikaner, certains disent qu’il n’est pas convaincu par le marxisme diffusé par le Parti communiste sud-africain (SACP), mais il y adhère et sera même membre du comité central du parti. Il rappelle au 9e congrès du parti communiste d’Afrique du Sud en 1992 les liens qui unissent l’ANC et le SACP. Il niera cependant son ancienne appartenance au SACP durant toute sa vie afin de ménager ses relations internationales. Il adhère également à la doctrine de non-violence prônée par Gandhi. La mise en œuvre par Gandhi, en Afrique du Sud même, de la résistance non violente constitue ainsi une inspiration de premier ordre pour Nelson Mandela mais aussi pour plusieurs générations de militants anti-apartheid qui y voient une méthode pour lutter contre l’oppression et le colonialisme.
Intéressé par le débat politique concernant le soutien ou la neutralité de l’Afrique du Sud dans le cadre du conflit imminent entre le Royaume-Uni et l’Allemagne nazie, il est partisan du Royaume-Uni et acclame le vice-premier ministre Jan Smuts, principal soutien politique aux Britanniques, lors de sa venue à Fort Hare pour la cérémonie de remise des diplômes. C’est en discutant avec des camarades hostiles à Smuts et aux Sud-Africains blancs qu’il découvre l’existence de l’ANC. Au cours de sa deuxième année, il est désigné, malgré lui, pour occuper l’un des six sièges du conseil représentatif des étudiants (CRE) en dépit du boycott des élections, auxquelles il participe ; ce conseil est organisé afin d’obtenir l’amélioration de la nourriture et une augmentation des pouvoirs du CRE. Mandela démissionne avec ses cinq camarades mais est encore une fois réélu « malgré lui » avec ces cinq mêmes camarades. Il est le seul cette fois à de nouveau présenter sa démission. Après une discussion avec le principal de l’université de Fort Hare, il est renvoyé de l’université tout en gardant la possibilité de revenir s’il accepte de siéger au CRE, ce qu’il ne fait pas.
Peu après ce départ de Fort Hare, le régent annonce à Mandela et Justice, son fils et héritier au trône, qu’il a organisé un mariage arrangé pour chacun d’eux. Les deux jeunes hommes, mécontents de cet arrangement, choisissent de s’enfuir à Johannesburg. Nelson Mandela explique sa décision par le fait que ses idées sont alors plus avancées sur le plan social que politique et qu’il était alors prêt, non à se révolter contre les Blancs, mais plutôt contre le système social de son propre peuple et ses coutumes traditionnelles.
Lutte contre l’apartheid :
C’est en 1943 que Nelson Mandela rejoint le Congrès national africain. L’ANC connaît alors une nouvelle vigueur sous la direction d’Alfred Xuma. C’est la même année que Mandela se marie avec Evelyn Ntoko Mase (1922-2004). En 1945, Xuma introduit pour la première fois l’exigence du suffrage universel non racial (one man one vote) dans les revendications du mouvement, évolution majeure dans la mesure où la revendication communautaire du parti passe de la simple lutte contre les discriminations raciales à une lutte plus large pour le pouvoir politique. Il doit tenir compte de l’influence croissante de la toute jeune et radicale Ligue de jeunesse de l’ANC menée par Anton Lembede, Walter Sisulu et Oliver Tambo, à laquelle adhère Mandela, et qui incite aux actions de masse afin de lutter contre la domination politique de la minorité blanche et contre la ségrégation raciale, dont les dispositifs légaux sont alors en cours d’uniformisation sur l’ensemble des quatre provinces sud-africaines.
Depuis la fondation de l’Union d’Afrique du Sud en 1910, le pays connaît une inflation de législations ségrégationnistes ou discriminantes. De 1913 à 1942, une succession de lois interdit aux Noirs d’être propriétaires de terres en dehors des « réserves » indigènes existantes qui représentent 7 % de la superficie totale de l’Union sud-africaine ce qui provoque l’expropriation de nombreux paysans indépendants noirs et la constitution d’un prolétariat agricole, puis introduit la ségrégation résidentielle permettant aux municipalités de créer des quartiers réservés aux Noirs et de limiter leur urbanisation et ensuite supprime les Noirs des listes électorales communes de la province du Cap. Une loi agrandit ensuite les réserves indigènes existantes de 7 à 13 % de la surface du pays, ôtant dans le même temps aux résidents noirs du Cap le droit d’acheter de la terre en dehors des réserves. En 1942, à la suite de plusieurs discours hostiles à l’engagement dans le second conflit mondial et officiellement dans une perspective de « prévention des troubles », les grèves des travailleurs noirs sont déclarées illégales au titre de l’effort de guerre.
En 1951, Olivier Tambo et Nelson Mandela sont les deux premiers avocats noirs de Johannesburg. En 1952, Nelson Mandela est élu président de l’ANC du Transvaal et vice-président national. Il mène avec l’ANC la campagne de désobéissance civile (Defiance Campaign) contre les lois considérées comme injustes, campagne qui culmine dans une manifestation le , date du trois-centième anniversaire de la fondation du Cap et de la première installation de Blancs en Afrique du Sud. Sur les dix mille manifestants, huit mille cinq cents sont arrêtés, y compris Nelson Mandela. La campagne continue en octobre avec des manifestations contre les lois de ségrégation et contre le port obligatoire de laissez-passer pour les Noirs. Le gouvernement Malan modifie alors la loi sur la sécurité publique (Public Safety Act de 1953 (en)) pour autoriser le pouvoir à suspendre les libertés individuelles, à proclamer l’état d’urgence et à gouverner par décrets. Mandela est condamné à neuf mois de prison avec sursis, se voit interdire toute réunion et est placé en résidence surveillée chez lui à Johannesburg ; il utilise cette situation pour organiser l’ANC en cellules clandestines. Cette campagne de résistance passive, qui prend fin en avril 1953, permet à l’ANC de gagner en crédibilité, passant de sept mille à dix mille adhérents. Son option non raciale lui permet de s’ouvrir aux Indiens et aux communistes blancs, mais les métis restent plus circonspects. Quand James Moroka tente de plaider la conciliation avec le gouvernement, il est renversé par la ligue des jeunes du parti qui impose alors Albert Lutuli à la tête de l’ANC.
En 1955 a lieu le congrès du peuple, qui adopte la « Charte de la liberté » qui donne les bases fondamentales du mouvement anti-apartheid43,44. Pendant cette période, Nelson Mandela et son ami Oliver Tambo dirigent le cabinet d’avocats Mandela & Tambo qui fournit un conseil juridique gratuit ou à bas coût pour les nombreux Noirs qui ne peuvent payer les frais d’avocats.
Campagne de sabotage et préparation à la lutte armée :
Le a lieu le massacre de Sharpeville, un township de Vereeniging, dans le Sud du Transvaal. Lors d’une manifestation du Congrès panafricain contre l’extension aux femmes du passeport intérieur, que les hommes noirs sont obligés de porter constamment sur eux sous peine d’être arrêtés ou déportés, une soixantaine de policiers, sur un effectif total de trois cents hommes retranchés dans un local de la police et appuyés par des véhicules blindés, tirent sans sommation sur une foule d’environ cinq mille personnes dont seules trois cents sont encore à proximité des policiers, le reste de la foule ayant commencé à se disperser. Il y a soixante-neuf morts, dont huit femmes et dix enfants, ainsi que cent quatre-vingts blessés, dont trente et une femmes et dix-neuf enfants. La majorité des blessures par balles sont faites dans le dos sur une foule en fuite et non armée.
La stratégie non violente de l’ANC est alors abandonnée par Nelson Mandela, qui fonde en 1961 Umkhonto we Sizwe (MK), branche militaire prônant l’action armée. En mai 1961, il lance avec succès une grève générale où les grévistes restent à leur domicile, obligeant le gouvernement à faire intervenir la police et l’armée. Il écrit et signe un plan de passage graduel à la lutte armée. Il coordonne des campagnes de sabotage contre des cibles symboliques, préparant des plans pour une possible guérilla si les sabotages ne suffisaient pas à mettre fin à l’apartheid. Nelson Mandela décrit le passage à la lutte armée comme un dernier recours ; l’augmentation de la répression, les violences policières et de l’État, le convainquent que des années de lutte non violente contre l’apartheid n’ont apporté aucune avancée.
Nelson Mandela favorise le sabotage, qui « n’entraîne aucune perte en vie humaine et ménage les meilleures chances aux relations interraciales », avant de s’engager dans « la guérilla, le terrorisme et la révolution ouverte ».
Mandela organise l’entraînement paramilitaire du groupe. Il insiste également sur la formation politique des nouvelles recrues, expliquant que « la révolution ne consiste pas seulement à appuyer sur la détente d’un fusil ; son but est de créer une société honnête et juste ». Il suit une formation militaire en Algérie nouvellement indépendante et étudie Carl von Clausewitz, Mao Zedong, Che Guevara et les spécialistes de la Seconde Guerre des Boers. En raison de cet engagement militaire et de la qualification de l’ANC comme « organisation terroriste », Nelson Mandela ainsi que plusieurs autres responsables politiques de l’ANC ne pourront entrer aux États-Unis sans visas spéciaux jusqu’au . C’est en effet depuis la présidence de Ronald Reagan en 1986, pendant la guerre froide, que les responsables politiques de l’ANC sont inscrits sur la liste noire américaine du terrorisme (la Terrorist Screening Database (en)), George W. Bush ayant officiellement rayé les membres de l’ANC de cette base de données en juillet 2008.
Le gouvernement du Royaume-Uni suit la même ligne que les États-Unis à l’égard de l’ANC et de Nelson Mandela. Le Premier ministre, Margaret Thatcher, déclare à propos d’un concert en 1987 : « The ANC is a typical terrorist organisation … Anyone who thinks it is going to run the government in South Africa is living in cloud-cuckoo land’. » (« L’ANC est une organisation terroriste typique … Quiconque pense qu’elle va gouverner en Afrique du Sud n’a pas les pieds sur terre. »). Les déclarations de certains membres du parlement, appartenant eux aussi au Parti conservateur, vont également dans ce sens ; ainsi Terry Dicks (en) : « How much longer will the Prime Minister allow herself to be kicked in the face by this black terrorist ? » (« Combien de temps encore le Premier ministre laissera-t-il un terroriste noir lui cracher au visage ? ») ou encore, dans les années 1980, Teddy Taylor : « Nelson Mandela should be shot ! » (« On devrait descendre Nelson Mandela ! »).
Arrestation et procès de Rivonia :
Le , Nelson Mandela est arrêté après dix-sept mois de clandestinité et est emprisonné au fort de Johannesburg. Son arrestation a été rendue possible par des informations communiquées par la Central Intelligence Agency (CIA) à ses homologues sud-africains, sur la cachette et le déguisement de Mandela en chauffeur de voiture,, en échange de la libération de l’un de ses agents infiltrés, alors détenu par la police sud-africaine. Mandela est en effet considéré par ces organisations comme terroriste et communiste dans le contexte de guerre froide, où « l’idéologie de l’apartheid s’affichait comme ligne de défense de l’Occident » très dépendant des minéraux et métaux (or, platine, chrome, manganèse, uranium, antimoine, diamant…) dont l’Afrique du Sud, « gardienne de la route maritime du Cap » est l’un des principaux producteurs mondiaux du monde libre.
Dans sa déclaration pour sa défense le , devant la Cour suprême de l’Afrique du Sud à Pretoria, Nelson Mandela expose le raisonnement qui l’a fait recourir à la violence comme tactique. Il révèle comment l’ANC a utilisé des méthodes pacifiques pour résister à l’apartheid pendant des années, jusqu’au massacre de Sharpeville, la déclaration d’état d’urgence et l’interdiction de l’ANC par le gouvernement, qui leur a montré que leur seul choix était de résister à travers des actes de sabotage. Agir autrement aurait été pour eux pareil à une capitulation sans condition. Nelson Mandela explique comment ils ont écrit le manifeste du Umkhonto we Sizwe avec l’intention de démontrer l’échec des politiques du Parti national quand l’économie serait menacée par le manque de volonté des étrangers à risquer des investissements dans le pays. Il finit sa déclaration, reproduite intégralement dans le Rand Daily Mail, le grand quotidien progressiste anglophone de Johannesburg, par ces mots :
« Toute ma vie je me suis consacré à la lutte pour le peuple africain. J’ai combattu contre la domination blanche et j’ai combattu contre la domination noire. J’ai chéri l’idéal d’une société libre et démocratique dans laquelle toutes les personnes vivraient ensemble en harmonie et avec les mêmes opportunités. C’est un idéal pour lequel j’espère vivre et agir. Mais, si besoin est, c’est un idéal pour lequel je suis prêt à mourir. »
Le Conseil de sécurité des Nations unies condamne le procès de Rivonia et commence à s’engager vers la recommandation de sanctions internationales contre l’Afrique du Sud. La résolution 181 d’août 1963 du Conseil de sécurité de l’ONU condamnait l’apartheid et demandait à tous les États d’arrêter volontairement leurs ventes d’armes à l’Afrique du Sud mais cette demande n’est jamais contraignante avant la résolution 418 du imposant un embargo sur les ventes d’armes.
Une pétition internationale recueillit les signatures de 143 personnalités appelant la communauté internationale à dénoncer non seulement les arrestations mais les législations de l’apartheid.
En 1964, la résistance se retrouve décapitée. Les attaques armées de MK en territoire sud-africain cessent et ne reprendront véritablement qu’en 1976. Tandis que les pays du Commonwealth prennent leur distance, le gouvernement sud-africain, loin d’être sanctionné, profite des années de prospérité économique pour encourager l’immigration européenne et développer son industrie et son armement avec l’Allemagne et la France, avec le soutien des États-Unis au nom de la lutte contre le communisme. Verwoerd intensifie l’application de sa politique de séparation forcée en procédant à de nombreuses expulsions de populations noires vers les zones qui leur sont attribuées afin que de bonnes terres soient développées ou habitées par les Blancs. Un système de contrat oblige les salariés noirs de l’industrie à vivre dans des résidences dortoirs au sein des townships, loin de leurs familles demeurées en zone rurale. Les conséquences pour ces populations sont souvent catastrophiques au niveau social tandis que la population carcérale atteint cent mille personnes, un des taux les plus élevés au monde. Entre 1960 et 1980, ce sont plus de trois millions et demi de paysans noirs qui sont dépossédés de leurs terres sans aucun dédommagement pour devenir un réservoir de main-d’œuvre bon marché et ne plus être des concurrents pour les fermiers blancs.
Libération, prix Nobel et négociations constitutionnelles :
Après avoir été emprisonné en 1964 le , le Président De Klerk annonce la levée de l’interdiction de l’ANC et de plusieurs autres organisations anti-apartheid, ainsi que la libération prochaine et sans condition de Nelson Mandela. Ce dernier est libéré le après 27 ans, 6 mois et 6 jours d’emprisonnement. L’événement est retransmis en direct dans le monde entier.
Le jour de sa libération, Nelson Mandela fait un discours depuis le balcon de l’hôtel de ville du Cap. Il y déclare son engagement pour la paix et la réconciliation avec la minorité blanche du pays, mais annonce clairement que la lutte armée de l’ANC n’est pas terminée :
« Notre recours à la lutte armée en 1960 avec la formation de l’aile militaire de l’ANC était purement une action défensive contre la violence de l’apartheid. Les facteurs qui ont rendu nécessaire la lutte armée existent toujours aujourd’hui. Nous n’avons aucune option à part continuer. Nous espérons qu’un climat propice à une solution négociée existera bientôt, ce qui rendra inutile la lutte armée. »
Mandela dit aussi que son objectif principal est de donner à la majorité noire le droit de vote aussi bien aux élections nationales que locales. Il annonce également à la foule : « Je suis là devant vous non pas comme un prophète mais comme un humble serviteur du peuple. » Le , il demande à ses partisans : « Jetez dans la mer vos fusils, vos couteaux et vos machettes. », afin de pacifier les relations entre l’ANC et le gouvernement mais aussi la rivalité entre l’ANC et l’Inkhata zoulou qui a fait de nombreuses victimes.
Nelson Mandela mène le parti lors des négociations sur l’élaboration d’une nouvelle constitution transitoire sud-africaine qui ont lieu entre mai 1990 (accords de Groote Schuur) et mars 1994. Le 6 août, Mandela confirme les accords avec De Klerk, et l’ANC proclame la fin de la lutte armée (Pretoria Minute).
Président de la République :
À la suite des premières élections générales multiraciales, largement remportées par l’ANC (62,6 % des voix), en , Nelson Mandela est élu président de la république d’Afrique du Sud. Lors d’un discours le 2 mai, il prononce le « free at last – enfin libre » de Martin Luther King. Nelson Mandela prête serment aux Union Buildings de Pretoria le devant une grande partie des responsables politiques internationaux, d’Al Gore à Fidel Castro. Il préside au premier gouvernement non racial du pays, en l’occurrence un gouvernement d’unité nationale entre l’ANC, le Parti national et le parti zoulou Inkatha Freedom Party. Ses deux vice-présidents sont alors Thabo Mbeki (ANC) et Frederik de Klerk (NP). Dans son discours d’investiture, Mandela célèbre la fin de l’apartheid dont « doit naître une société dont toute l’humanité sera fière », le retour de l’Afrique du Sud dans la communauté internationale et l’amour commun du pays et l’égalité raciale seront le ciment de la nouvelle « nation arc-en-ciel en paix avec elle-même et avec le monde ». Il évoque les défis de son mandat que sont la lutte contre la pauvreté, les discriminations et « qu’il n’y a pas de voie facile vers la liberté ». La date du 27 avril devient un jour férié en Afrique du Sud, le jour de la Liberté.
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Ses autres citations :
- » L’éducation est une arme puissante pour faire évoluer les mentalités et transcender les différences, et le sport est une source d’inspiration, de dépassement, de tolérance et d’apprentissage du respect de la jeunesse. Ces deux éléments participent à créer une société plus juste et fraternelle”
- « Nous ne sommes pas encore libres, nous avons seulement atteint la liberté d’être libres.”
- « Pour faire la paix avec un ennemi, on doit travailler avec cet ennemi, et cet ennemi devient votre associé.”
- « J’ai appris que le courage n’est pas l’absence de peur mais la capacité à la vaincre. Nous ne sommes pas encore libres, nous avons seulement atteint la liberté d’être libres.”
- « Aucun de nous, en agissant seul, ne peut atteindre le succès.”
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« Un homme qui prive un autre homme de sa liberté est prisonnier de la haine, des préjugés et de l’étroitesse d’esprit. »
- « Que règne la liberté. Car jamais le soleil ne s’est couché sur réalisation humaine plus glorieuse. »
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« La politique peut être renforcée par la musique, mais la musique a une puissance qui défie la politique. »
- « Un être humain, c’est un être de lumière libre, qui se fait braise quand il tombe, qui se fait incendie quand il se relève. »
- « La plus grande gloire n’est pas de ne jamais tomber, mais de se relever à chaque chute. »
Maître Eckhart
Maître Eckhart – Allemand (Saint-Empire romain germanique)Eckhart von Hochheim, dit Maître Eckhart est un théologien et philosophe dominicain, le premier des mystiques rhénans. Il étudia la théologie à Erfurt, puis Cologne et Paris. Il enseigna à Paris, prêcha à Cologne et Strasbourg. Maître et théologien de la vie spirituelle, il administra également la province dominicaine de Teutonie depuis Erfurt. En 1326 il a été dénoncé auprès de l’Inquisition et accusé d’hérésie, par un dominicain et un franciscain. Pour se défendre auprès du pape Jean XXII, il a marché de Cologne jusqu’en Avignon. |
L’enseignement spirituel de Maître Eckhart est formulé à partir d’une invitation au détachement de « tout ce qui n’est pas Dieu », selon une expression qu’il emploie souvent. Ce renoncement à toute possession est nécessaire pour l’union à Dieu, et pour la réception de Dieu dans le cœur du disciple. La réception de Dieu en l’âme du croyant — âme libérée, évidée de tout même de l’image de Dieu lui-même, rejoint le thème patristique classique (glosant sur Jean 14, 23) nommé « inhabitation trinitaire » : la Trinité descend dans le fond de l’âme (où l’intellect joue un grand rôle) avec toutes ses propriétés.
Une expérience radicale de liberté intérieure
Quand tout se dérobe ou nous échappe, reste en nous « un lieu fort, un lieu de vie, une étincelle divine ». « Toute la doctrine de Maître Eckhart, la gotes geburt, la naissance de Dieu dans l’âme, est une naissance de l’âme en Dieu, nous offre un chemin pour retrouver cette intériorité fondatrice, salvatrice, qui nous permet de traverser tous les événements. » Une expérience radicale de liberté intérieure.
Pour aller plus loin
Maître Eckhart au cœur de la liberté intérieure
MAÎTRE ECKHART – Une vie, une œuvre
Autres citations :
- Il n’y a rien que l’on désire autant que vivre ? Qu’est-ce que vivre ? C’est être mû de l’intérieur, par sa propre impulsion. Ce qui est mû de l’extérieur ne vit pas… Nous pouvons et nous devons œuvrer par nos propres forces, de l’intérieur..
- L’instant où Dieu créa le premier homme, et l’instant où le dernier doit disparaître, et l’instant où je parle, sont égaux en Dieu et ne sont qu’un instant.
- Une sincère et complète abnégation est une vertu préférable à toutes les vertus. Aucune œuvre d’importance ne peut être faite sans elle.
- L’instant où Dieu créa le premier homme, et l’instant où le dernier doit disparaître, et l’instant où je parle, sont égaux en Dieu et ne sont qu’un instant.
- L’homme ne doit pas se contenter d’un dieu qu’il pense, car lorsque la pensée s’évanouit, Dieu s’évanouit aussi.
- L’erreur est affaire d’intelligence, l’hérésie dépend de la volonté.
- Toutes choses ont un pourquoi, mais Dieu n’a pas de pourquoi.
- Plus Dieu est en toutes choses, plus Il est en dehors d’elles. Plus Il est au-dedans, plus Il est au-dehors.
- Dieu a établi l’âme dans la libre détermination d’elle-même, en sorte qu’il ne veut rien lui imposer au-dessus de sa libre volonté, ni exiger d’elle quelque chose qu’elle ne veut pas.
- Dieu peut aussi peu se passer de nous que nous de lui, car serait-ce que nous puissions nous détourner de Dieu, Dieu pourtant ne pourrait jamais se détourner de nous.
Benjamin Franklin
Benjamin Franklin USA(17 Janvier 1706 à 17 Avril 1790) Il participe à la rédaction de la déclaration d’indépendance des États-Unis, dont il est un des signataires, ce qui fait de lui l’un des Pères fondateurs des États-Unis. Pendant la révolution américaine, il négocie en France en tant que diplomate non seulement le traité d’alliance avec les Français, mais aussi le traité de Paris. Délégué de la Convention de Philadelphie, il participe à l’élaboration de la Constitution des États-Unis. Fils d’un marchand de suif et de chandelles, Benjamin Franklin mène une carrière d’imprimeur, avant de se retirer du milieu des affaires à l’âge de 42 ans pour entrer en politique. Son ascension sociale — rapportée à travers les nombreuses éditions de son autobiographie — restera longtemps un exemple de réussite par le travail et la discipline. Corédacteur avec Thomas Jefferson et signataire de la Déclaration d’indépendance des États-Unis de 1776, il est l’un des « pères fondateurs des États-Unis ». Le Congrès de l’indépendance le nomme Maître Général des Postes, le charge de faire imprimer timbres et billets (Continental currency dollar), de fabriquer de la poudre à canon tout en veillant à l’organisation militaire. Puis, comprenant l’urgence d’un soutien militaire, il le nomme premier ambassadeur en France. Cette ultime et cruciale ambassade du vieux diplomate roué et chenu en a fait en son temps, de fin 1776 à 1785, le plus célèbre et adulé des Américains auprès d’un public français conquis par l’idée de liberté. Elle est couronnée de succès, car elle convainc d’abord le ministre Vergennes de renforcer un soutien d’armement et de mercenaires toujours discret, de prêter deux millions de livres, puis en 1780 de donner un véritable appui financier, maritime et terrestre à l’armée américaine et permettre la victoire définitive entre 1781 et 1783 de l’alliance franco-américaine. En découle la création en 1787 de l’État fédéral des États-Unis, présidé par l’officier virginien George Washington, vieil ami de Benjamin Franklin. Son nom a été donné au Franklin Institut de Pennsylvanie, l’un des plus vieux et prestigieux organismes associatifs américains dévoués à la recherche scientifique. |
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Ses œuvres :
À partir de 1732, il publie un almanach sous le pseudonyme de Richard Saunders (un astrologue britannique) qui devient simplement le bonhomme Richard ou le pauvre Richard. Il continuera à le publier annuellement durant vingt-cinq ans, sous le titre L’Almanach du Bonhomme Richard (Poor Richard’s Almanack). Franklin publie sous ce pseudonyme des proverbes, des adages et des conseils. Ils sont choisis et souvent adaptés par ses soins :
- « Il n’y a pas de petits ennemis »
- « Une seule pomme pourrie gâte ses voisines du panier »
- « Chat ganté n’attrape pas de souris »
- « L’école de l’expérience coûte cher, mais les sots n’en connaissent pas d’autres »
- « Un œuf aujourd’hui vaut mieux qu’une poule demain »
Il apprend aussi plusieurs langues étrangères parmi lesquelles le français, l’allemand, l’espagnol et l’italien. Cet almanach était aussi un recueil de maximes et de textes vantant les progrès de l’industrie et donnant des conseils économiques. La première édition se vend à 10 000 exemplaires.
Il écrit aussi :
- Mémoires et Œuvres complètes en dix volumes.
- Augustin-Charles Renouard, Franklin : 1706-1790, dans Les bienfaiteurs de l’Humanité : Études biographiques, Paris : Librairie Paul Ducrocq, 1878, pp.19-59
- André Maurois, Franklin, la vie d’un optimiste, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1946, 80 pages. Dessin H. Simon.
- Benjamin Franklin. Un Américain à Paris (1776-1785), Paris-Musées, 2007. Catalogue d’une exposition du musée Carnavalet.
- Jacques Ahrweiler, Benjamin Franklin, premier savant américain, collection savants du monde entier, éditions Seghers, Paris, 1965, 190 pages.
- Axel Poniatowski et Cécile Maisonneuve, Benjamin Franklin, Paris, Le Grand Livre du Mois, , 348 p. (ISBN 978-2-286-04115-1, notice BnF no FRBNF41248150)
- Tugdual de Langlais, L’armateur préféré de Beaumarchais Jean Peltier Dudoyer, de Nantes à l’Isle de France, Éd. Coiffard, 2015, 340 p. (ISBN 9782919339280).
- Correspondance de Benjamin Franklin, Tome 1, 1757-1775 [archive] sur Gallica.
- La science du bonhomme Richard et Conseils pour faire fortune [archive] sur Gallica (Poor Richard’s Almanack, 1732-1758)
- Mélanges de morale, d’économie et de politique, extraits des ouvrages de Benjamin Franklin [archive] sur Gallica, par Charles Renouard, 1826.
- Moi, Benjamin Franklin – Citoyen Du Monde, Homme Des Lumières (The Autobiography of Benjamin Franklin, 1793) Dunod, 2006
- L’Art de choisir sa maîtresse et autres conseils indispensables, trad. Marie Dupin, Éd. Finitude, 2011 – (ISBN 978-2-912667-95-3)
- Benjamin Franklin, naissance d’une nation, choix de lettres par Gérald Stehr, TriArtis Éditions, mai 2013 – (ISBN 978-2-916724-49-2)
Le , Benjamin Franklin est élevé au rang de « grand maître de la grande loge maçonnique de Pennsylvanie ».
L’homme de science :
À côté de ses activités d’imprimeur, d’homme politique et de diplomate, Benjamin Franklin conduit après 1750 un grand nombre d’activités scientifiques dont les résultats participent de sa renommée en Europe.
Le souci des autres citoyens au sein des associations philadelphiennes a permis d’accroître son attention sur les transports, la sécurité civile, notamment la lutte contre l’incendie et les catastrophes naturelles. Le pompier bénévole Franklin qui porte seau et couverture, a été étonné par l’embrasement violent qui faisait disparaître les granges et maisons paysannes touchées par la foudre au voisinage de Philadelphie. L’eau pompée et transportée au seau, les couvertures tendues pour récupérer, sans dommages, bien matériel et personnes piégées aux étages n’étaient d’aucune utilité.
Il est particulièrement célèbre pour ses travaux dans le domaine de l’électricité, notamment ses expériences sur l’électricité dans les nuages et son explication de la foudre. En 1750, il rédige le protocole d’une expérience célèbre avec un cerf-volant. Afin de prouver à ses contradicteurs de la Royal Society que les éclairs étaient de simples décharges de nature électrique, il propose de faire voler un cerf-volant dans le passage de nuage orageux. La corde du cerf-volant une fois humidifiée sera mise à distance d’une clef métallique, ainsi devront être libérées des étincelles.
Ces recherches conduisent à l’invention du paratonnerre, dont les premiers exemplaires sont installés sur sa maison, sur l’Independence Hall ainsi que sur l’académie de Philadelphie. Aux recherches sur la nature de l’électricité, on doit par exemple des termes aussi courants que « batterie », « positif », « négatif », « charge », « condenseur (condensateur) », etc.
Ses autres citations :
- » Quand il y a mariage sans amour, il y a amour sans mariage.”
- » Trois personnes peuvent garder un secret – si deux d’entre elles sont mortes.”
- » Il y a bien des manières de ne pas réussir, mais la plus sûre est de ne jamais prendre de risques.”
- » Si un homme vide sa bourse dans sa tête, personne ne peut la lui prendre. Un investissement dans le savoir paie toujours les meilleurs intérêts.”
- » C’est quand le puits est à sec que nous découvrons toute la valeur de l’eau.”
André Malraux
André Malraux France(3 novembre 1901 à 23 novembre 1976) est un écrivain, aventurier, homme politique et intellectuel français. Essentiellement autodidacte et tenté par l’aventure, André Malraux gagne l’Indochine, où il participe à un journal anticolonialiste et est emprisonné en 1923-1924 pour vol et recel d’antiquités sacrées khmères. Revenu en France, il transpose cette aventure dans son roman La Voie royale publié en 1930, et gagne la célébrité dans la francophonie avec la parution en 1933 de La Condition humaine, un roman d’aventure et d’engagement qui s’inspire des soubresauts révolutionnaires de la Chine et obtient le prix Goncourt. Militant antifasciste, André Malraux combat en 1936-1937 aux côtés des républicains espagnols. Son engagement le conduit à écrire son roman L’Espoir, publié en , et à en tourner une adaptation filmée Espoir, sierra de Teruel en 1938. Il rejoint la Résistance en et participe aux combats lors de la Libération de la France. Après la guerre, il s’attache à la personne du général de Gaulle, joue un rôle politique au RPF, et devient, après le retour au pouvoir du général de Gaulle, ministre d’État, ministre de la Culture de 1959 à 1969. Il écrit alors de nombreux ouvrages sur l’art comme Le Musée imaginaire ou Les Voix du silence (1951) et prononce des oraisons funèbres mémorables comme lors du transfert des cendres de Jean Moulin au Panthéon le ou lors des funérailles de Le Corbusier le dans la cour du Louvre, ou de Georges Braque. En 1996, pour le vingtième anniversaire de sa mort survenue le , ce sont les cendres de Malraux qui sont à leur tour transférées au Panthéon.
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Ses œuvres :
- 1920 : Des origines de la poésie cubiste, article dans La Connaissance, puis dans Action et des articles sur : Lautréamont et André Salmon.
- 1921 : Lunes en papier, édité par la galerie Simon (Kahnweiler) Paris, gravures sur bois de Fernand Léger. Ainsi que des textes brefs : Les Hérissons apprivoisés – Journal d’un pompier du jeu de massacre.
- 1922 : Des lapins pneumatiques dans un jardin français, texte farfelu. Écrit dans Dés des articles sur : Gide, Gobineau, Max Jacob, et préface le catalogue de l’exposition Galanis.
- 1924 : Écrit pour une idole à trompe textes farfelus donnés en revues et repris dans les Œuvres complètes, vol.1, Paris, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade.
- 1925 : L’Indochine, journal qu’il réalise avec Paul Monin, 29 éditoriaux ; puis après interruption devient : L’Indochine enchaînée, 25 éditoriaux, dernière parution le .
- 1925 : L’Expédition d’Ispahan, en août sous le pseudonyme de Maurice Saint-Rose.
- 1926 : La Tentation de l’Occident, chez Grasset.
- 1927 : Écrit pour un ours en peluche (in-900) – Le voyage aux îles Fortunées (Commerce) – D’une jeunesse européenne dans le livre collectif intitulé : « Écrits », chez Gallimard.
- 1928 : Les Conquérants, chez Grasset.
- 1928 : Royaume-Farfelu, chez Gallimard.
- 1930 : La Voie royale, chez Grasset, prix Interallié (ouvrage présenté comme le 1er volume des Puissances du désert).
- 1932 : préface de L’Amant de lady Chatterley de D. H. Lawrence.
- 1933 : La Condition humaine, chez Gallimard, prix Goncourt le Malraux préface le roman Sanctuaire de William Faulkner.
- 1935 : Le Temps du mépris, chez Gallimard.
- 1937 : L’Espoir et, dans la revue Verve son premier texte sur La Psychologie de l’art.
- 1938 : Espoir, sierra de Teruel, (mise en scène du film) qui sortira en 1945 en France sous le titre de L’Espoir.
- 1939 : Laclos, étude publiée dans : Tableau de la littérature française.
- 1941 : Le Règne du Malin, texte inachevé, publication posthume.
- 1943-1948 : La Lutte avec l’ange, première partie, 1943, Éditions du Haut-Pays à Lausanne (la Gestapo aurait brûlé la suite du manuscrit) ; ce volume sera ensuite retitré Les Noyers de l’Altenburg, 1948, Gallimard, Paris.
- 1946 : Le Démon de l’Absolu, consacré à T. E. Lawrence, dit Lawrence d’Arabie, dont il publiera un extrait sous le titre N’était-ce donc que cela ?
- 1946 : Esquisse d’une psychologie du cinéma.
- 1947 : Les Dessins de Goya au musée du Prado et Le Musée imaginaire, premier tome de la Psychologie de l’art, ouvrage dédié à Madeleine Malraux.
- 1947 : Romans parution du premier volume de ses Romans dans la bibliothèque de la Pléiade.
- 1948 : Le Rassemblement, hebdomadaire qu’il crée.
- 1948 : La Création artistique. Écrit des articles dans Le Rassemblement. Parution de The Case for de Gaulle, qui donne un dialogue entre James Burnham et Malraux.
- 1949 : Liberté de l’esprit, revue du RPF qu’il crée et à laquelle il collabore, la direction est confiée à Claude Mauriac.
- 1949 : La Monnaie de l’absolu, 3e volume de la Psychologie de l’art.
- 1950-1978 : Saturne et de nombreux articles dans : Carrefour, Le Rassemblement, La Liberté de l’esprit, le destin, l’Art et Goya.
- 1951 : Les Voix du silence, qui est une nouvelle version de La Psychologie de l’art.
- 1952 : La Statuaire premier tome du Musée imaginaire de la sculpture mondiale, chez Gallimard. Préface de nombreux ouvrages dont : Qu’une larme dans l’Océan de Manès Sperber.
- 1953 : lettres préface à Chimères ou Réalités.
- 1954 : Des bas-reliefs aux grottes sacrées et Le Monde chrétien chez Gallimard.
- 1957 : La Métamorphose des dieux, deviendra le premier volume (Le Surnaturel) de la trilogie qui reprend ce titre (voir plus bas).
- 1964 : Entre ici…, lors du transfert des cendres de Jean Moulin au Panthéon (repris dans Oraisons funèbres).
- 1967 : Antimémoires, (première partie du Miroir des Limbes). En 1972 : Antimémoires. Nouvelle édition revue et augmentée.
- 1971 : Les Chênes qu’on abat… (repris dans La Corde et les Souris).
- 1971 : Oraisons funèbres (huit oraisons reprises dans Le Miroir des Limbes en 1976) — préface le livre Souvenir à Charles de Gaulle.
- 1974 : La Tête d’obsidienne (repris dans La Corde et les Souris).
- 1974 : Lazare (repris dans La Corde et les Souris).
- 1974 : Le Surnaturel, La Métamorphose des Dieux I (paru en 1957 sous le titre La Métamorphose des Dieux).
- 1975 : Hôtes de passage (repris dans La Corde et les Souris).
- 1975 : L’Irréel, La Métamorphose des Dieux II.
- 1976 : La Corde et les Souris (seconde partie du Miroir des Limbes).
- 1976 : Le Miroir des limbes (constitué des volumes suivants : I. Antimémoires, II. La Corde et les Souris, et Oraisons funèbres), publié en octobre dans la Pléiade.
- 1976 : L’Intemporel, La Métamorphose des Dieux III.
Autres citations :
- “Juger, c’est de toute évidence ne pas comprendre, puisque si l’on comprenait on ne pourrait plus juger.”
- “Dans un univers passablement absurde, il y a quelque chose qui n’est pas absurde, c’est ce que l’on peut faire pour les autres.”
- “Le XXIème siècle sera spirituel ou ne sera pas.”
- “Les hommes ne sont pas mes semblables, ils sont ceux qui me regardent et me jugent ; mes semblables ce sont ceux qui m’aiment et ne me regardent pas, qui m’aiment contre tout, qui m’aiment contre la déchéance, contre la bassesse, contre la trahison, moi et non ce que j’ai fait ou ferai, qui m’aimeraient tant que je m’aimerais moi-même – jusqu’au suicide, compris…”
- “J’ai vu les démocraties intervenir contre à peu près tout, sauf contre le fascisme.”
- “La mort n’est pas une chose si sérieuse ; la douleur, oui.”
- “La vérité d’un homme c’est d’abord ce qu’il cache.”
- “Etrange sensation que l’angoisse : on sent au rythme de son cœur qu’on respire mal, comme si l’on respirait avec le cœur…”
- “Le plus grand mystère n’est pas que nous soyons jetés au hasard sur la terre. C’est que dans cette prison, nous tirions de nous-mêmes des images assez puissantes pour nier notre néant.”
- “Le mépris des hommes est fréquent chez les politiques, mais confidentiel.”
- “J’ai appris qu’une vie ne vaut rien, mais que rien ne vaut une vie.”
- “Un homme qui pense, non à une femme comme au complément d’un sexe, mais au sexe comme au complément d’une femme, est mûr pour l’amour.”
- “La culture ne s’hérite pas, elle se conquiert.”
- “Les artistes inventent le rêve, les femmes l’incarnent.”
- “Pour l’intellectuel, le chef politique est nécessairement un imposteur puisqu’il enseigne à résoudre les problèmes de la vie en ne les posant pas.”
- “L’art, c’est le plus court chemin de l’homme à l’homme.”
- “La mort est là comme la preuve irréfutable de l’absurdité de la vie.”
- “Ceux qui croient que le pouvoir est amusant confondent « pouvoir » et « abus de pouvoir. »
- “L’amitié, ce n’est pas d’être avec ses amis quand ils ont raison, c’est d’être avec eux même quand ils ont tort.”
- “Les hommes unis à la fois par l’espoir et par l’action accèdent, comme les hommes unis par l’amour, à des domaines auxquels ils n’accéderaient pas seuls.”
- “La culture nous apparaît d’abord comme la connaissance de ce qui a fait de l’homme autre chose qu’un accident de l’univers.”
- “Il faut soixante ans pour faire un homme, et après il n’est bon qu’à mourir.”
- “Commencer par exposer solidement le point de vue de l’adversaire, c’est lui enlever déjà beaucoup de force.”
John Maynard Keynes
John Maynard Keynes Angleterre(5 Juin 1883 à 21 Avril 1946) est un économiste, haut fonctionnaire et essayiste britannique. Sa notoriété est mondiale. Il est le fondateur de la macroéconomie keynésienne. Le keynésianisme, la nouvelle économie keynésienne, le néokeynésianisme ou le post-keynésianisme sont issus de son œuvre. Considéré comme l’un des plus influents théoriciens de l’économie du xxe siècle1, il fut, en tant que conseiller officiel ou officieux de nombreux hommes politiques, l’un des acteurs principaux des accords de Bretton Woods, après la Seconde Guerre mondiale. Il a aussi été très jeune un auteur à succès, avec l’écriture d’un livre sur le traité de Versailles intitulé Les Conséquences économiques de la paix, publié en 1919, et la rédaction d’articles pour des journaux et revues. Sa première somme théorique fut le Traité sur la monnaie. Mais son œuvre majeure est sans conteste la Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie (1936). Ce livre, après d’autres, s’en prend à la loi de Say, un des fondements du laissez-faire.
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Ses œuvres :
Keynes a écrit de nombreux livres et articles. Aussi est-il intéressant de présenter à la fois une sélection de ses travaux et une liste complète. Notons que Donald Moggridge a édité les œuvres complètes de Keynes disponibles dans certaines bibliothèques universitaires. Sa personne et son œuvre ont fait l’objet de nombreux travaux. Les principaux articles et études consacrés à Keynes de 1936 à 1981 ont été regroupés dans un recueil comprenant 150 contributions
Ses atouts :
La force de John Maynard Keynes réside dans le fait qu’à la différence de ses prédécesseurs, il élabore une théorie nouvelle ainsi que les outils conceptuels nécessaires à la mise en place de politiques économiques alternatives. La crise économique de 2008-2009 a semblé marquer un regain d’intérêt pour sa pensée, tant dans la version sociale libérale de la nouvelle économie keynésienne que dans des versions plus hétérodoxes, telles que le post-keynésianisme ou encore, en France, l’économie des conventions.
Ses autres citations :
- » Nous pouvons dire que la courbe de l’efficacité marginale du capital gouverne les conditions auxquelles on demande des fonds à placer pour de nouveaux investissements et que le taux de l’intérêt gouverne les conditions auxquelles ces fonds sont offerts à chaque moment. Pour compléter notre théorie, il nous faut donc savoir quels sont les facteurs qui déterminent le taux de l’intérêt. » (Keynes, Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie, livre XIII).
- « Nous pouvons admettre, en règle générale, que la courbe de la préférence pour la liquidité unissant la quantité de monnaie au taux de l’intérêt est une ligne régulière le long de laquelle le taux de l’intérêt fléchit à mesure que la quantité de monnaie augmente. » (Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie, livre XIIII).
- « Il est certain que le non spécialiste – banquier, fonctionnaire, homme public – nourri de la théorie traditionnelle, autant que l’économiste consommé, vivent dans l’idée que, chaque fois qu’un individu accomplit un acte d’épargne, il fait une chose qui abaisse automatiquement le taux de l’intérêt, que cette baisse stimule automatiquement la création du capital, que le taux de l’intérêt baisse autant qu’il faut pour que la production additionnelle de capital soit égale à l’accroissement de l’épargne et qu’en outre il s’agit là d’un phénomène auto-régulateur qui assure l’égalité des deux facteurs sans qu’il soit besoin d’intervention spéciale ou de soins maternels de la part de l’autorité monétaire. De même, – et cette idée est encore plus répandue, même aujourd’hui – tout acte supplémentaire d’investissement ferait nécessairement monter le taux de l’intérêt s’il n’était compensé par une variation de la disposition à épargner. » (Keynes, Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie, livre XIV).
- « Un grave défaut de la Théorie Quantitative lorsqu’on l’applique aux faits, c’est qu’elle ne distingue pas dans les variations des prix celles qui proviennent des variations de la production et celles qui proviennent des variations de l’unité de salaire 2. Peut-être cette omission peut-elle s’expliquer par la double hypothèse qu’il n’y a jamais de propension à thésauriser et qu’il y a toujours plein emploi. Dans ce cas Q est constant et M2 est nul ; il s’ensuit que, si on peut aussi considérer V comme constant, l’unité de salaire et le niveau des prix sont l’un et l’autre directement proportionnels à la quantité de monnaie. » (Keynes, Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie, livre XV).
- «Étant donné la psychologie du public, le montant de la croissance et de l’emploi dépendent de l’investissement (…) mais ce sont les facteurs qui déterminent ce niveau d’investissement, qui subissent l’influence de nos opinions quant à cet avenir dont nous avons une connaissance si limitée»
Bouddha
Bouddha Sri Lanka(-563 à -480) Le fondateur du bouddhisme est nommé Siddhārtha Gautama ; Siddhārtha est donné comme son nom personnel, mais il s’agit probablement d’un surnom tardif. Gautama, attesté sans conteste, est probablement son gotta, mais certains y voient l’appellation « fils de Dame Gautami », du gotta de celle qui l’aurait élevé à la mort de sa mère5. Il est encore appelé Gautama Bouddha, ou Shākyamuni (sage des Shakya) en raison de son appartenance à ce clan. Il porte de plus de nombreuses épithètes, comme Tathāgata, « celui qui est venu ainsi » [prêcher la bonne Loi]. Le titre de Bouddha lui fut accordé par ses disciples. Le bouddhisme est devenu pour certains(es) une religion, mais est plus considéré comme une philosophie de vie.
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Communauté spirituelle :
Durant les quarante-cinq dernières années de sa vie, Bouddha voyage dans la région du Gange et de ses affluents. Il enseigne sa pratique méditative et fonde la communauté des moines et nonnes bouddhistes, le sangha, afin que ses enseignements se perpétuent après sa disparition. Son école bénéficie généralement du soutien des rois de Magadha et survit à une première tentative de schisme de la part de Devadatta.
Sentant sa mort venir, il demande à son disciple Ananda de lui préparer un lit entre deux sals et décède à Kusinara dans l’actuel Uttar Pradesh, à l’âge de quatre-vingts ans. Il rassure le forgeron Chunda qui lui a offert son dernier repas et s’inquiète, au vu des symptômes, d’avoir peut-être intoxiqué l’ascète. Le nom du plat servi, sūkaramaddavam, se composerait de « porc » (sūkara) et « délice » (maddavam), mais sa nature exacte, porc ou champignons (délice des porcs), reste inconnue. En tout état de cause, si le végétarisme est un idéal bouddhiste, les moines et nonnes, qui mendient leur nourriture, sont encouragés à accepter toutes les offres qui leur sont faites, mêmes carnées.
Il s’installe en Parinirvana dans la forêt afin de parachever sa libération.
Les derniers mots du Bouddha sont : « L’impermanence est la loi universelle. Travaillez avec diligence à votre propre salut. »
Ses autres citations :
- Rester en colère, c’est comme saisir un charbon ardent avec l’intention de le jeter sur quelqu’un ; c’est vous qui vous brûlez.
- Soyez votre propre lampe, votre île, votre refuge. Ne voyez pas de refuge hors de vous-même.
- Il y a quatre pensées illimitées : l’amour, la compassion, la joie et l’égalité d’âme.
- Il n’existe pas de feu comparable à la passion, de désordre égal à la haine, de malheur tel que l’existence individuelle, de bonheur supérieur à la quiétude.
- Entre le ciel et la terre, il n’y a qu’une demeure temporaire.
- Développe un esprit qui soit vaste comme l’espace, où les expériences agréables et désagréables peuvent apparaître et disparaître sans conflit, lutte ou douleur. Demeure dans un esprit vaste comme le ciel.
- L’esprit est difficile à maîtriser et instable. Il court où il veut. Il est bon de le dominer. L’esprit dompté assure le bonheur.
- L’esprit instable et dispersé, ignorant la vraie doctrine, aimant la flatterie, ne sera jamais mûr pour la sagesse.
- C’est par la foi que l’on peut traverser les courants. Et c’est par la sagesse que l’on obtient la pureté.
Edmond de Goncourt
Edmond de Goncourt – France(26 mai 1822 – 16 juillet 1896) écrivain français, fondateur de l’Académie Goncourt qui décerne chaque année le prix du même nom. Une partie de son œuvre fut écrite en collaboration avec son frère, Jules de Goncourt. Les ouvrages des frères Goncourt appartiennent au courant du naturalisme. Alors que l’œuvre de fiction des Goncourt est relativement peu lue aujourd’hui, le Journal reste un témoignage intéressant sur la deuxième partie du XIX siècle. Jusqu’à sa mort en 1870, Jules est le principal auteur du Journal, poursuivi ensuite par Edmond, resté seul. Sous-titré Mémoires de la vie littéraire, il se compose d’un ensemble de notes, généralement brèves, prises au jour le jour. |
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Ses œuvres :
- La Fille Élisa (1877) (dont s’est inspiré Roger Richebé pour le film Élisa)
- Les Frères Zemganno, Paris, Nelson Éditeurs, (Wikisource) ─ L’édition originale a paru en 1879
- La Maison d’un Artiste tome 1 (1881)
- La Maison d’un Artiste tome 2 (1881)
- La Maison d’un artiste, la collection d’art japonais et chinois [archive]. Réédition commentée par Geneviève Lacambre. Éditions À Propos [archive], 2018. 320 p. (ISBN 9782915398199)
- La Faustin (1882)
- Chérie (1884)
Ses autres citations :
- En ce bas monde, la guerre ne finira pas par un accès de sensibilité, par un coup de cœur de l’humanité, mais bien par la cherté de la main-d’œuvre de la mort, par le coût des coups de canon à 300 francs.
- Il faut prendre garde de confondre le canaille avec le commun: le canaille est toujours plus distingué.
- Dans un livre, les auteurs doivent être comme la police: ils doivent être partout et ne jamais se montrer.
- Chaque fois que je perds du poids, je m’aperçois avec horreur que quelqu’un a profité de la nuit pour m’en remettre.
- Les croyants sont très reconnaissants à Dieu d’avoir donné aux organes génitaux de la femme vivante l’odeur qu’il ne donne à la crevette que huit jours après sa mort.
Aldous Huxley
Aldous Huxley – Royaume Uni(26 juillet 1894 – 22 novembre 1963) écrivain, romancier et philosophe britannique, membre de la famille Huxley. Il est diplômé du Balliol College de l’Université d’Oxford avec une mention très bien en littérature anglaise. Auteur de près de cinquante ouvrages, il est surtout connu pour ses romans, dont Le Meilleur des mondes roman d’anticipation dystopique ; pour des ouvrages non romanesques, comme Les Portes de la perception qui retrace les expériences vécues lors de la prise de drogue psychédélique ; et pour un large éventail d’essais. Au début de sa carrière, Huxley a dirigé le magazine Oxford Poetry et publié des nouvelles et des poésies. |
Au milieu de sa carrière et plus tard, il a publié des récits de voyage et des scénarios cinématographiques. Il a passé la dernière partie de sa vie aux États-Unis, vivant à Los Angeles de 1937 jusqu’à sa mort. En 1962, un an avant sa mort, il est élu Compagnon de littérature par la Royal Society of Literature.
Huxley était humaniste, pacifiste et satiriste. Il s’est également intéressé à des sujets spirituels tels que la parapsychologie et le mysticisme philosophique, en particulier l’universalisme. Vers la fin de sa vie, Huxley fut largement reconnu comme l’un des intellectuels prééminents de son temps. Il a été nommé sept fois pour le Prix Nobel de littérature
Œuvres principales :
- Contrepoint (1928)
- Le Meilleur des mondes (1932)
- Les Diables de Loudun (1952)
- Le Ciel et l’Enfer (1956)
Autres citations :
- J’aimerais mieux être malheureux que de connaître cette espèce de bonheur faux et menteur. (Le meilleur des mondes)
- Qu’est-ce que j’éprouverais si je le pouvais, si j’étais libre, si je n’étais pas asservi par mon conditionnement ? (Le meilleur des mondes)
- La plupart des êtres humains ont une capacité infinie à tout prendre pour acquis.
- Le remords chronique, tous les moralistes sont d’accord sur ce point, est un sentiment fort indésirable. (Le meilleur des mondes)
- La civilisation n’a pas le moindre besoin de noblesse ou d’héroïsme. Ces choses-là sont des symptômes d’incapacité politique.
- Un livre sur l’avenir ne peut nous intéresser que si les prophéties ont l’apparence de choses dont la réalisation peut se concevoir.
Neville Goddard
Neville Goddard – USA(1905 – 1972) Il commence une carrière dans le théâtre. mais au fur et a mesure de ses rencontres il se tourne vers la métaphysique et la religion. Il rencontre Abdullah, un juif éthiopien qui l’initie à la kabbale. Il écrit des livres et réalise des conférences publiques, radios ou à la télévision. Publications :
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André Comte-Sponville
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André Comte-Sponville – France(12 mars 1952) philosophe français, il est membre du Comité consultatif national d’éthique de 2008 à 2016. Il a été enseignant agrégé, maître de conférence, essayiste et conférencier. Il a beaucoup écrit ou participer à des essais, des entretiens philosophiques, études ou contribution à des ouvrages, et surtout s’est attardé à la sagesse avec ses traités. Traités de sagesse :
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Autres citations :
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- Nous n’avons besoin de morale que faute d’amour.
- L’essentiel, c’est de ne pas mentir, et d’abord de ne pas se mentir. Ne pas se mentir sur la vie, sur nous-mêmes, sur le bonheur.
- L’essentiel ? La liberté de tous, la dignité de chacun, et les droits, d’abord, de l’autre.
- Qu’on se le dise la jalousie est un zèle égoïste et malheureux.
- On n’échappe pas à l’ego ; on n’échappe pas au principe de plaisir. Mais trouver son plaisir dans le service d’autrui, trouver son bien-être dans l’action généreuse, loin que cela récuse l’altruisme, c’est sa définition même et le principe de la vertu.
Stendhal
Stendhal – France(23 janvier 1783 – 23 mars 1842) de son vrai nom Henri Beyle est un écrivain français, réputé pour la finesse d’analyse des sentiments de ses personnages et pour la sécheresse délibérée de son style. Stendhal a dû choisir son pseudonyme en hommage à Johann Joachim Winckelmann, fondateur de l’archéologie moderne, qui est né à Stendal en Saxe-Anhalt (Allemagne). Il a participé aux guerres de la Révolution et de l’Empire comme officier de dragons et comme intendant militaire. Stendhal aurait voulu consacrer sa vie à la rêverie, à la « chasse au bonheur », aux arts et à l’amour ; bien malgré lui, il a eu une vie mouvementée. Après la mort d’une mère trop aimée, il souffre d’une enfance étouffante à Grenoble auprès d’un père qu’il méprise et d’un grand-père qu’il adore. Il trouve refuge dans la littérature avant de partir de Grenoble, en 1799, pour aller étudier à Paris. En réalité, il s’est découvert une vocation, et abandonne ses études : il veut être comic bard, il rêve d’écrire des comédies. |
Œuvres principales :
- Le Rouge et le Noir (roman, 1830)
- Lucien Leuwen (roman, 1834, inachevé)
- La Chartreuse de Parme (roman, 1839/1841)
Autres citations :
- La beauté n’est que la promesse du bonheur.
- La seule excuse de Dieu, c’est qu’il n’existe pas.
- L’admission des femmes à l’égalité parfaite serait la marque la plus sûre de la civilisation, et elle doublerait les forces intellectuelles du genre humain.
- Il est difficile de ne pas s’exagérer le bonheur dont on ne jouit pas.
- Il suffit d’un très petit degré d’espérance pour causer la naissance de l’amour.
Albert Einstein
Albert Einstein – Allemand (1879-1896 et 1919-1933)
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Il est aujourd’hui considéré comme l’un des plus grands scientifiques de l’histoire, et sa renommée dépasse largement le milieu scientifique. Il est la personnalité du xxe siècle selon l’hebdomadaire Time. Dans la culture populaire, son nom et sa personne sont directement liés aux notions d’intelligence, de savoir et de génie.
Après avoir fui l’Allemagne nazie, Einstein découvre, pendant son exil américain, l’ampleur de la discrimination raciale aux États-Unis. Vivant au milieu de la communauté noire de Princeton, il observe de près la ségrégation et s’investit au quotidien pour que les enfants noirs aient accès à la connaissance.
Autres citations :
- Dieu ne joue pas aux dés.
- Tomber amoureux n’est pas du tout la chose la plus stupide que font les gens — mais la gravitation ne peut en être tenue pour responsable.
- Pour châtier mon mépris de l’autorité, le destin a fait de moi une autorité.
- L’homme et sa sécurité doivent constituer la première préoccupation de toute aventure technologique.